Quantcast
Channel: Play it again, Sam » DE TOTH Andre
Viewing all articles
Browse latest Browse all 11

L’Orchidée blanche (The Other Love) – de Andre De Toth – 1947

$
0
0

L'Orchidée blanche (The Other Love) - de Andre De Toth - 1947 dans 1940-1949 LOrchideacuteeblanche_zps91c552b5

Le titre français, comme l’affiche du film (et comme la collection de DVD dans laquelle il vient d’être édité), sont trompeurs : L’Orchidée blanche n’est pas un film noir, surfant sur le succès du Dahlia bleu. Cette adaptation d’un roman d’Erich Maria Remarque (Beyond) est en fait un authentique mélodrame, totalement dépouillé des éléments du film noir : pas de crime, pas de femme fatale, pas même de méchant, mais un triangle amoureux sur fond de maladie et de renaissance…

Bien sûr, Andre De Toth joue ouvertement sur ces apparences de film noir, dans cette histoire d’une célèbre pianiste victime d’un mal mystérieux, contrainte de s’enfermer dans un sanatorium perdu en pleine montagne. Le cinéaste fait de son décor dont d’autres auraient fait un lieu romantique le théâtre d’un jeu de dupe, angoissant et inquétant.

De David Niven, en médecin très attentionné, il joue sur l’ambiguité de l’élégance. Devant sa caméra, Barbara Stanwyck, sublime comme toujours, devient une héroïne méfiante, effrayée par un bruit dans la nuit, suspicieuse devant un cadavre que l’on déplace, s’inquiétant de la perspective d’être une prisonnière qui s’inquiète… Dans la première partie du film, De Toth pose les bases d’une oeuvre paranoïaque et claustrophobe, dont l’aventurier Richard Conte, bellâtre tombant sous le charme de la belle, serait le héros au cœur pur.

Mais assez vite, De Toth tombe le masque : les tourments dont souffre Barbara Stanwyck sont intérieurs, tiraillée entre une vie aventureuse et romanesque et le confort d’une vie rangée, entre Richard Conte et David Niven. Pas tout à fait aussi passionnant dans sa partie purement mélo (De Toth n’est pas Sirk), L’Orchidée blanche est une curiosité hautement recommandable, ne serait-ce que parce qu’il confirme l’immense talent d’une actrice qui, par sa seule présence, sort de l’anonymat une séquence que l’on pense avoir vu mille fois…

• Le film a été édité dans la collection « perles noires » de Sidonis/Arcadès, avec les présentations de trois grands cinéphiles passionnés : Bertrand Tavernier, Patrick Brion et François Guérif.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 11

Trending Articles